Éditorial : Quid de l’histoire et de la mémoire dans le futur ? (Frédéric Crahay, Directeur de la rédaction)


Chroniques






Portfolio : Georges Lemoine. Un illustrateur à multiples facettes (Frédéric Crahay)



Grand Entretien avec Hélios Azoulay : « c’est un art, d’hériter » (entretien mené par Annick Asso)
Écrivain-compositeur, Hélios Azoulay situe l’art au coeur de la transmission. Musique, théâtre, dessins venus des camps sont incontestablement autant des supports de créations que des témoignages, les plus directs possible. Artiste complet, Hélios Azoulay a notamment publié L’enfer aussi a son orchestre, sur les musiques composées dans les camps dont il est devenu l’interprète de référence avec l’Ensemble de Musique Incidentale qu’il dirige. Il est l’auteur de deux romans, Moi aussi j’ai vécu (Flammarion, 2020) et Juste avant d’éteindre (Le Rocher, 2021) qui ont tous deux été portés à la scène. En janvier 2023, il fait paraître Pour Tommy (Le Rocher), une série de dessins de Bedřich Fritta réalisés dans le camp de Terezín pour l’anniversaire de son fils de trois ans. Ce sont ces cinquante-deux petites aquarelles clandestines retrouvées par miracle que nous présente Hélios Azoulay, accompagnées d’un texte de sa plume intitulé Dans le creux d’aimer, pages à mi-chemin entre l’essai, la méditation littéraire et le récit historique sur la vie de Fritta et l’itinéraire tumultueux de Tommy qui, lui, a pu échapper à l’extermination. Un personnage solaire auquel chacun peut s’identifier et par lequel Hélios Azoulay questionne l’enfance.

 

Dossier : Littérature de jeunesse face à la Shoah : impossibles transmissions ?
En France et en Belgique, les recherches sur la corrélation entre littérature de jeunesse et la Shoah sont rares, contrairement à l’attention phénoménale en Amérique (tout le monde connaît Maus d’Art Spiegelman) et dans d’autres pays anglophones. Pourtant, les livres pour enfants qui dépeignent la Shoah en mots et en images n’ont cessé de prendre de l’ampleur dans la France d’après-guerre et en Belgique. Alors que la critique et la recherche littéraires semblent encore balbutiantes, ce dossier montrera que l’analyse critique de ce corpus est d’une grande pertinence pour l’avenir.











Varia
  • Un parfum d’amande amère. Les allemands, le cyanure et la fin du troisième Reich (Christophe Talloen et Fabian Van Samang)
    Fabian Van Samang et Christophe Talloen évoquent dans cet article la véritable épidémie de suicides par cyanure qui a touché l’Allemagne en 1945.


  • À la recherche des corps perdus. Témoins, témoignages et traumatismes dans Billydéki (Kamelia Talebian Sedehi)
    Au Canada, le dernier pensionnat pour jeunes Aborigènes a fermé ses portes en 1996, mais ses persécutions poursuivent les survivants et leurs descendants. Les œuvres littéraires ont le pouvoir d’informer le public des dérives du passé. Elles mêlent histoire et narrativisation pour faire de la littérature une forme de narration de témoignage capable de présenter les incidents historiques sous un jour nouveau. Les témoignages littéraires transforment ainsi l’histoire des pensionnats canadiens. Billydéki (2019), de Sonia Perron, est un témoignage littéraire des réalités des pensionnats canadiens, mais aussi un parfait exemple de la relation transformationnelle qui lie l’histoire et la narration. Billydéki laisse transparaître les exactions des pensionnats envers les communautés aborigènes. En traduisant en mots l’expérience directe de témoins oculaires, l’autrice historicise ces incidents et abus. La narration ne se contente pas de raconter l’histoire, de dire « voilà ce qu’il s’est passé » ; elle le montre à travers les yeux de divers acteurs ou spectateurs présents au moment du traumatisme. L’objet de cet article est d’appliquer le concept du traumatisme de Judith Herman et le concept de témoignage et de témoin de Shoshana Felman et Dori Laub au roman Billydéki, de Sonia Perron, afin de mettre en lumière les incidents historiques survenus dans certains pensionnats et longuement passés sous silence.



Site mémoriel
  • Le mémorial des frères Léonard à Gouvy (Guy Zelis)
    À Gouvy, en province de Luxembourg, en Belgique, à proximité de la frontière grand-ducale, à l’orée d’un petit bois de sapins, un humble mémorial est dédié aux quatre frères Léonard, exécutés par l’occupant allemand le 6 janvier 1945.


Librairie


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