Colloque « Primo Levi. L’homme, le témoin, l’écrivain » co-organisé par le Mémorial de la Shoah et la Fondation Auschwitz à l'occasion des 25 ans de la disparition de Primo Levi, le 11 avril 2012 à Paris.

Il y a vingt-cinq ans, Primo Levi, témoin exemplaire rescapé d’Auschwitz, disparaissait. Il laissait derrière lui une œuvre inachevée aussi bien testimoniale que littéraire, exceptionnelle par la perspicacité de sa démarche. Cette journée propose une réflexion sur son œuvre et, à la fois, un hommage à celui qui, pour quantité d’entre nous, restera toujours un passeur de mémoire.

Coordonné sous la direction de Philippe Mesnard (Mémoire d'Auschwitz ASBL) et auteur de l’ouvrage Primo Levi : Le passage d’un témoin (Fayard, 2012).

Primo Levi, témoin dans l’histoire, témoin de l’histoire

• Daniella Amsallem (Université de Chambéry) : « Mes deux rencontres avec Primo Levi »
• Carlo Ginzburg (UCLA – USA) : Levi, Calvino et la zone grise

L’œuvre de Primo Levi. Entre témoignage et littérature

• Giovanni Tesio (Università del Piemonte Orientale) : Primo Levi, écrivain – témoin : les deux versions de « Si c’est un homme »
• Anny Dayan Rosenmann (Paris VII – Denis Diderot) : « La Trêve »
• Luba Jurgenson (Paris IV – Sorbonne) : « Le Système périodique »

Colloque international organisé par l’université Paris-Sorbonne et l’EHESS à Paris, les vendredi 23 et samedi 24 mai.

 L’espace muséographique dévolu, en Europe centrale et en ex-URSS, à la mémoire collective des violences de masse – génocides, camps, déportations, famines, persécutions – a connu, depuis la chute du Mur, un remaniement radical. De nouveaux enjeux politiques, sociaux, culturels, scientifiques, l’accès à des documents jusque-là inaccessibles, la circulation des idées et des savoirs à travers des frontières désormais ouvertes ont permis à la fois de créer des façons inédites de documenter le passé traumatique et d’initier une réflexion à l’échelle européenne, voire mondiale sur cette mise en mémoire du passé.

Des musées montrant les violences du régime soviétique ont ainsi vu le jour : musées du Goulag ou musées de l’occupation dans certaines ex-républiques ; les violences subies par les populations sous le nazisme ont reçu un éclairage nouveau. De nombreuses villes à l’Est de l’Europe se sont dotées de musées documentant les séquelles des deux totalitarismes dont elles ont tour à tour été victimes. Enfin, depuis quelques années on assiste à la création de musées virtuels qui ont notamment pour vocation de constituer un fond d’archives orales, support nouveau et bien différent de la photographie, de l’objet et du texte.

L’abondance de traces ainsi constituées pose de nombreuses questions d’ordre méthodologique et éthique quant à la pertinence et la possibilité de la représentation des violences et de la reconstruction du passé.

Par ailleurs, la muséification laisse place au non-dit, au vide mémoriel, enfin à la déformation ou la falsification des données historiques. La compréhension de ces espaces totalement nouveaux ou remaniés ne peut se concevoir sans appréhender l’amplitude des enjeux mémoriels et le jeu croisé des expériences antagonistes.

A l’inverse, ces espaces révèlent un pan essentiel de la culture actuelle. Leurs architectures et scénographies, envisagées dans leur intéraction avec le paysage urbain ou naturel, reflètent et modèlent à la fois l’auto-représentation des Européens. Entre l’expérimentation artistique ou technique et la mise en place de discours, représentations, idéologies, le musée est un lieu paradoxal de cristallisations mais aussi de négociations mémorielles.

On remarquera que dans la construction des dispositifs mémoriels et des représentations des violences de masse, les modèles de la mise en mémoire de la Shoah, notamment muséale, depuis 1945 et jusqu’à nos jours, occupent une place importante. D’autres espaces mémoriels se constituent sur le modèle des musées de guerre tels qu’ils étaient conçus en URSS et en Europe de l’Est d’avant 1989. Enfin certains pays optent pour une approche ethnique plus qu’universelle. C’est cette circulation de modèles à travers le dialogue ou l’affrontement des mémoires que nous nous proposons d’aborder au cours de ce colloque.

Vendredi 23 mai

Panel 1 : QUE MONTRER, COMMENT MONTRER, L’AUTHENTICITÉ DE LA TRACE
(modérateur Delphine Bechtel)

• Annette Becker (Université Paris 10 Nanterre) : Une réflexion générale sur les musées des catastrophes
• Ivan Panikarov (Musée de la Kolyma, Iagodnoïe, Sibérie orientale) : L’histoire du Musée des répressions politiques de Iagodnoïe
• Cédric Pernette (Université Paris-Sorbonne) : La mémoire du Goulag dans les musées régionaux de Russie
• Kathy Rousselet (Sciences Po, Paris) : La répression stalinienne sur le site de Boutovo

Panel 2 : L’IMPACT DE LA DÉMATÉRIALISATION, NOUVELLES NARRATIONS ET ÉMERGENCE DU VIRTUEL
(modérateur Luba Jurgenson)

• Nicolas Werth (IHTP, Paris) : Découverte, mémorialisation et oubli des sites de massacres de la Grande Terreur, années 1940-2010
• Egle Rindzeviciute (Sciences Po, Paris) : Secrets Disclosed and Exposed: Displaying the Communist Past in the Museums[Secrets révélés et exposés. Montrer le passé communiste dans les musées]
• Delphine Bechtel (Université Paris-Sorbonne) : Les musées juifs virtuels : du shtetl au cyberspace
• Irina Flige (Association Memorial, Saint Petersbourg) : Le Musée virtuel « Necropole de la Terreur » à Saint Petersbourg
• Catherine Gousseff (EHESS, CERCEC, Paris) : Le site du musée virtuelGoulag memories

Samedi 24 mai 

Panel 3 : LA CENTRALITÉ DE LA SHOAH, LA CIRCULATION DES MODÈLES ET LA MONDIALISATION DE LA MÉMOIRE
(modérateur Frédéric Crahay, Mémoire d'Auschwitz ASBL)

• Philippe Mesnard (Mémoire d'Auschwitz ASBL, Bruxelles) : Inventaire des concepts clés de la nouvelle muséographie patrimoniale
• Luba Jurgenson (Université Paris-Sorbonne) : La représentation de l’effacement dans les dispositifs muséographiques
• Paul Bauer (Université Charles de Prague) : Muséaliser en Allemagne et en République tchèque l’héritage des Allemands expulsés
• Per Rudling (Université de Lund, Suède) : LAF and OUN, representation of the nationalist narratives in the museums in Vilnius and Lviv [LAF et OUN, les représentations des récits nationalistes dans les musées de Vilnius et Lviv]

Panel 4 : LES MODÈLES CONCURRENTS : DOCUMENTER L’IMBRICATION DES VIOLENCES DES TOTALITARISMES
(modérateur Philippe Mesnard)

• Rob van der Laarse (University of Amsterdam) : Terrorscapes in Postwar Europe: competing memories and narratives, Holocaust and occupation paradigms in a context of EU enlargements and crisis [Paysages de la terreur dans l'Europe d'après-guerre : mémoires et récits concurrents, paradigmes de la Shoah et de l'occupation dans un contexte d'élargissements et de crise de l'Union européenne]
• Zsolt Horvath (ELTE, Budapest) : Mémoire croisée de la Shoah et du communisme
• Iwona Kurz (Université de Varsovie, Institut de culture polonaise) : Historical narration and glamour style in the Warsaw Rising Museum (1944) [Narration historique et style glamour dans le Musée de l'Insurrection de Varsovie (1944)

Colloque « Représentations transnationales de la fuite et de l’expulsion des Allemands après la Seconde Guerre mondiale (Allemagne – Pologne – République tchèque et Slovaquie) » qui s'est tenu à l'université de Lille 3 les 20, 21 et 22 mars 2014.

MISE EN CONTEXTE

• Michael Schwartz (Berlin) : Ansichtssachen: Nationale, europäische und globale Perspektiven auf moderne ethnische ‘Säuberungen [Points de vue : perspectives nationales, européennes et mondiales sur le nettoyage ethnique moderne]
• Bill Niven (Nottingham) : Unreconcilable? Memory of the Holocaust and of Flight and Expulsion [Inconciliables ? Mémoire de la Shoah et de la fuite et l'expulsion]
• Friederike Eigler (Georgetown University, Washington) : Flucht, Vertreibung und Heimat aus geokritischer Perspektive [La fuite, l’expulsion et le « chez soi » dans une perspective géocritique]

LES REPRÉSENTATIONS DANS LES MUSÉES

• Catherine Perron (CERI, Paris) : Eine zerklüftete Erinnerungslandschaft. Flucht und Vertreibung in den historischen Museen, §96-Museen und Heimatmuseen [Un paysage accidenté de la mémoire. Fuite et expulsion dans les musées d’histoire, les musées § 96 et les musées « des origines »]
• Michael Dorrmann (Berlin) : Die geplante Dauerausstellung der Stiftung Flucht, Vertreibung, Versöhnung [L'exposition permanente prévue de la Fondation Fuite, Expulsion, Réconciliation]

CINÉMA/TÉLÉVISION/MÉDIAS

• Christian Jacques (Strasbourg) : La mise en scène de la « fuite et de l’expulsion » dans les films documentaires allemands
• Maren Röger (Varsovie) : Audiovisuelle Geschichtsbilder der Vertreibung im Vergleich: (West-)Deutschland und Polen seit 1945 [Perceptions historiques audio-visuelles et comparatives de l'expulsion. L'Allemagne (de l’Ouest) et la Pologne depuis 1945]

LE CAS DE LA ROUMANIE

• Gwenola Sebaux (Angers) : Les Allemands du Banat. Fuite, émigration, éclatement d’une collectivité historique
• Pierre de Trégomain (Paris 3) : Les Saxons de Transylvanie et la mémoire des expulsions

Du 8 au 10 décembre 2010, Paris Ouest Nanterre La Défense / INHA (plus d'informations)

• Ouverture du colloque : Bernadette Madeuf, Présidente de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense.
  Présentation générale : Christian Biet, Alain Kleinberger, Philippe Mesnard
• Omer Bartov (Brown University), The « Jew » in cinema

• Susan Suleiman (Harvard University), Que veut dire « Respecter l’histoire de la Shoah » au cinéma ? Réflexions sur Inglourious Basterds (Quentin Tarantino, 2008)
• Stéphane Bou (Université Paris III Sorbonne-Nouvelle), Autour de La Question humaine (Nicolas Klotz, 2007)
• Matthias Steinle (Université Paris III Sorbonne-Nouvelle), « Nous avons tous souffert » : l’usage des signes de la Shoah dans les docufictions allemands contemporains
• Antoine de Baecque (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), De si grands bourreaux et de si grandes victimes. Jean-Luc Godard et la malédiction de la Shoah
• Annette Becker (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / Institut Universitaire de France), Devenir Karski : l’usage des interviews filmées
• Alain Kleinberger (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), La Dernière Étape en perspective. Témoignages cinématographiques de l’immédiat après-guerre en Pologne
• Anny Dayan Rosenman (Université Paris VII Diderot), Monsieur Klein de Joseph Losey. La rafle du Vel' d’Hiv entre apologue et Histoire
• Philippe Mesnard (Mémoire d'Auschwitz ASBL), Fiction, dispositif fictionnel et fictivité à l’épreuve des Sonderkommandos.

Dans le cadre de la Présidence belge de la « Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance and Research », le dimanche 9 décembre 2012 au Palais d’Egmont à Bruxelles

Les intervenants

• Isaac Gilead (Université Ben-Gurion du Neguev), Archaelogy at the Nazi Killing Centres : Problems and Prospects [Archéologie des centres d'extermination nazis : problèmes et perspectives]
• Gueorgui Chepelev (Département d'études slaves, Université Paris 8), La Shoah à l'Est : le terrain en Biélorussie et en Russie. Questions, problèmes, perspectives
• Philippe Mesnard (Mémoire d'Auschwitz ASBL, Bruxelles)

Le Colloque, organisé par Philippe Mesnard avec le Collège international de philosophie (Paris), la Fondation Auschwitz (Bruxelles), le CELIS (EA 1002) et la MSH de Clermont-Ferrand, a eu lieu les vendredi 18 et samedi 19 janvier, à la Maison Heinrich Heine de la Cité internationale universitaire de Paris.

Les intervenants :

• Christian Biet (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / HAR/ IUF) : « Les leçons de l’Édit de Nantes »
• Nicolas Beaupré (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2 / CHEC / IUF) : « La Grande Guerre : du témoin à l’historien, de la mémoire à l’histoire ? »
• Catherine Brun (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) : « Histoire, ignorances, mémoire(s) : quel(s) savoir(s) pour quelle(s) mémoire(s) de la guerre d’Algérie ? »
• Nicole Lapierre (CNRS) : « Mémoires juives et mémoires noires, une “cause commune” ? »
• François Azouvi (École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Paris / CNRS) : « Le mythe du grand silence »
• Danielle Rozenberg (CNRS / Université Paris Ouest Nanterre La Défense) : « La mémoire du franquisme dans la construction de l’Espagne démocratique : les voies incertaines d’une réconciliation nationale »
• Pierre Albertini (Prépa. Condorcet) : « Les paradoxes de la mémoire gay : l’exemple français »
• Jean-Charles Szurek (CNRS / Université Paris Ouest Nanterre La Défense / ENS Cachan) : « La Pologne, pays témoin de la Shoah »
• Nadia Tahir (Université de Caen-Basse Normandie – ERLIS) : « Mémoires en conflits : associations de proches de détenus-disparus et associations de survivants en Argentine »
• Meir Waintrater (ancien Directeur de la revue L’Arche) : « De Jérusalem à Kigali, ou la toute-puissance des victimes »
• Régine Robin (Université du Québec à Montréal) : « Identité et mémoire au Québec »