Fondation Auschwitz - Sommaire, résumés et textes intégraux du n° 111
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Quelques-unes de nos activités

Nouvelles vidéos

Philippe Mesnard (Rédacteur en chef) : Éditorial : Voyages mémoriels en question (PDF)

 

Dossier : Art & propagande : jeux inter-dits

Dirigé par Luba Jurgenson et Philippe Mesnard

 

Luba Jurgenson et Philippe Mesnard : Présentation (PDF)

 

Iveta Slavkova (HAR, Paris-Ouest-Nanterre-La Défense) : Le futurisme entre propagande et revendication libertaire (PDF)

  • Le projet futuriste vitaliste est un projet politique qui veut aboutir à la transformation de la société à travers le façonnage d’un Homme nouveau (Superuomo) fort, dominateur, industriel, urbain. Les futuristes veulent persuader tout le monde de la vérité de leurs propositions et ils déploient beaucoup d’efforts, sur le terrain des mots et des images, pour parvenir à leur but. De ce fait, il n’est pas étonnant de trouver des connivences entre les images futuristes et celles de la propagande : le fait de recourir à des stéréotypes, à des héros ; d’emporter l’adhésion par l’émotion plutôt que par une analyse approfondie des réalités politiques et sociales.
    A travers quelques images choisies, nous allons nous pencher sur la stratégie visuelle des futuristes, agressive et novatrice, qui vise à « racoler » et exalter les spectateurs. Nous verrons que la forme qui paraît libre et ouverte est porteuse d’un message contraignant et homogénéisant. Cette aporie se retrouve d’ailleurs dans la définition même de l'Homme nouveau futuriste qui se veut libre, mais qui est en réalité prédéterminé, qui se veut multiple tout en restant molaire.
    Ainsi, cette réflexion sur le futurisme nous permettra de nous interroger sur les limites et les ambiguïtés des assertions universelles et de la certitude de servir les valeurs universelles, que l’on observe aussi dans les images de propagande. Est-ce que les futuristes détournent l’universalisme et les valeurs universelles de leur essence ? Ou au contraire, expriment-ils l’essence même de l’universalisme qui exige une homogénéisation contrainte ?

 

Luba Jurgenson (Paris-Sorbonne) : La littérature factographique : propagande et débats sur le statut de l'oeuvre d'art en URSS à la fin des années 1920 (PDF)

  • Les deux textes de Sergueï Tretiakov présentent le programme idéologique et littéraire du groupe Front Gauche de l’Art, qui s’inscrit dans la postérité du futurisme, notamment, de sa tendance constructiviste. Il s’agit de promouvoir la littérature « factographique » contre les genres traditionnels, en particulier le roman. Le nouveau modèle esthétique qui s’inspire du journal et s’oppose à la prose psychologique est un art pour les masses, qui devrait permettre à tout un chacun de devenir créateur. Dans cette optique, c’est le processus industriel qui dicte ses lois à l’art, non seulement dans la mesure où il devient l’objet des représentations, mais également en tant qu’il impose un mode de production sérielle et collective, mettant fin au règne de l’auteur individuel et aux visions subjectives du monde.

 

Lada Umstätter (Conservatrice du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds), Gabriel Umstätter (Rédacteur et commissaire d’expositions) : De Lénine à Gueglov : les avatars du héros dans la statuaire soviétique et postsoviétique, de la construction à la fiction (PDF)

  • Un passage en revue de l’histoire de la statuaire soviétique et post-soviétique, centré sur quelques un des principaux héros qu’elle a mis en valeur, et avec un accent particulier sur les personnalités et types iconographiques qui ont résisté aux changements de dirigeants et de lignes politiques : de Lénine aux leaders contemporains, en passant par Gagarine, les empereurs russes, écrivains, personnages populaires, héros de livres et de films soviétiques.

 

Vicente Sánchez-Biosca (Université de Valence) : La terreur en images : L’ « occupation rouge » dans la propagande franquiste pendant la guerre civile espagnole (PDF)

  • Parmi les genres de la propagande franquiste en Espagne, une place prioritaire doit être accordée au récit de la « terreur rouge », soit un éventail d’exactions, tortures et perversions attribuées aux responsables de la zone maintenue sous contrôle républicain. La ville de Madrid y joue un rôle d’honneur : ville assiégée par les soulevés depuis presque le commencement du conflit, la capitale devint dans la littérature fasciste et franquiste une image à la fois du courage (la cinquième colonne qui agissait dans son intérieur) et de terreur. Deux figures se détachent entre les bourreaux décrits par les romans et peints par les affiches, la photographie et le cinéma : le milicien anarchiste, délinquant et roué, et le communiste méthodique et implacable. Le film Rojo y negro [Rouge et noir], en référence aux couleurs du drapeau phalangiste, retrace les « exploits » de ces figures dans une ville soumise aux chaos. Une jeune femme, de credo phalangiste, incarne le double rôle de héros et de martyr et subira dans sa chair la punition découlant de sa double condition de résistante et de femme. Ce texte analyse l’iconographie composite de l’ennemi anarchiste et communiste, tel que construit par la propagande franquiste.

 

Claire Aslangul (Paris-Sorbonne/IRICE) : Le dessin animé : véhicule « idéal » des stéréotypes nazis (PDF)

  • Sous Hitler, le film d’animation occupe une place dont les études actuelles ne rendent que très peu compte. On trouve des séquences animées dans des publicités, des films de propagande ouverte et des petits « documentaires » éducatifs, mais d’authentiques productions de fiction ont aussi vu le jour.
    Destinées à un large public, ces dernières distillent de manière pernicieuse l’idéologie nazie – la « théorie des races » notamment. Si Goebbels leur attribue de considérables moyens financiers, c’est parce qu’elles correspondent parfaitement à l’idée que la propagande « indirecte » est plus efficace que la propagande frontale (« Le grand art, c’est d’éduquer sans que l’objet de l’éducation ne remarque qu’il est manipulé », Goebbels, le 15 février 1941).
    Par le biais de la couleur, dans de petites histoires naïves, les réalisateurs utilisent à plein le potentiel émotionnel de la salle obscure pour contribuer à la construction de stéréotypes. On note aussi d’intéressants phénomènes d’euphémisation de la violence ; la comparaison avec d’autres types de productions filmiques – les actualités et documentaires « réalistes » notamment – fait apparaître une spécificité du dessin animé : la fuite dans un univers onirique vient ici en plus de la dimension « pédagogique ».

 

Marnix Beyen (Université d’Anvers) : Le piège de l’essentialisme. Thyl Ulenspiegel entre littérature et propagande (PDF)

  • Le personnage littéraire de Thyl Ulenspiegel a joué un rôle important dans la propagande de plusieurs familles politiques très diversifiées en Belgique. Cette contribution démontre grâce à une généalogie du motif ulenspiegelien qu’il ne s’agit pas ici de la récupération pure et simple d’un thème littéraire. Le livre de Charles De Coster, La légende d’Ulenspiegel (1867) a fortement influencé l’image d’Ulenspiegel et entremêle profondément la stratégie politique et littéraire. Ils ont transformé le pitre traditionnel qu’était Ulenspiegel en personnage central dans une histoire épique et existentielle d’un peuple menant une lutte centenaire. C’est justement cette transformation qui permet à Ulenspiegel de devenir ce personnage reconnaissable dans la propagande politique, surtout la politique nationaliste flamande.

 

Geneviève Van Cauwenberge (Université de Liège) : The Atomic Café : propagande ou contre-propagande ? (PDF)

  • Réalisé en 1982, au début des années Reagan, The Atomic Café est un film politique qui vise à dénoncer, sur le mode humoristique, le silence du gouvernement américain quant aux dangers du nucléaire et entend mettre ses contemporains en garde contre la propagande utilisée par l’administration Reagan pour justifier sa politique militariste. Constitué d’un collage d’images très diverses de la propagande américaine des années 1940 et 1950, à travers les medias, le film ne comporte ni voix-off, ni interview. Le point de vue des réalisateurs s’exprime via le montage. On s’interrogera sur l’efficacité de ce dispositif ainsi que sur l’intérêt et les pièges lié au détournement d’images de propagande préexistantes dans le cadre d’un film qui se veut politiquement subversif.

 

 

Varias

Dominique Soulès (Université de Lille 3) : In Memoriam… La langue du souvenir dans le « Post-Exotisme » de Volodine (PDF)

  • Antoine Volodine est un romancier français contemporain dont l’œuvre atypique combine dans un tissage étroit éthique et esthétique, imagination foisonnante et références aux XXe et XXIe siècles, rêveries et dénonciations historico-politiques ; parmi celles-ci la Seconde Guerre mondiale et les exterminations qui l’accompagnèrent. Alto solo et Dondog sont, à ce propos, deux romans particulièrement exemplaires qui, par une utilisation précise et biaisée de la langue, surtout dans le champ de l’onomastique, incitent le lecteur à se déporter hors du texte pour se remémorer un hors-texte historique et le (re)penser avec plus de justesse que ne le font par exemple certaines cérémonies officielles de commémoration. Écrivant ainsi, l’auteur pose aussi la question de la transmission littéraire de la part de qui n’est pas un témoin : par les tours et détours romanesques qu’empruntent ses fictions, il fait réfléchir à la question du témoignage et au(x) silence(s) qui l’accompagne(nt) inévitablement.

 

Anneleen Spiessens (Hogeschool Gent) : Gekleurd verleden: over geschiedenis, herinnering en mythe (PDF) [Passé coloré. Sur l'histoire, la mémoire et le mythe]

  • Cet article s'intéresse à l'exposition Gekleurd verleden. Familie in oorlog, qui a eu lieu début 2011 à Gand. Les curateurs Bruno De Wever (Instituut voor Publieksgeschiedenis, UGent) et Rudi Van Doorslaer (CEGES) voulaient ainsi lancer le débat sur le passé de guerre et la création d'une image unilatérale de la Flandre durant l'occupation allemande. Nous étudions la relation entre l'histoire et la mémoire, telle qu'elle est représentée dans l'exposition et plus particulièrement, le conflit engendré entre les histoires de collaboration. La confrontation entre le témoignage personnel et le discours historique forme souvent les mythes, qu'ils soient relatifs à la collaboration ou à la répression. Notre analyse s'attarde à la volonté politique de la mémoire actuelle en Belgique et sur le rôle de social de l'historien.

 

 

Librairie (PDF des notes de lecture)

  • Jacques Semelin, Face au totalitarisme, la résistance civile, Bruxelles, André Versaille, 2011.
    Compte-rendu par Isabelle Galichon (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrant II)
  • Sarah Gensburger, Les Justes de France. Politiques publiques de la mémoire, Paris, Sciences Po, 2010.
    Compte-rendu par Pierre Carrique (Collège international de philosophie)
  • Jan Karski, Mon témoignage devant le monde. Histoire d’un État clandestin, Paris, Robert Laffont, 2010.
    Compte-rendu par Ewa Bogalska-Martin (Université Pierre Mendès France, Grenoble 2 / Pacte-CNRS UMR 5194)
  • Larry May, Genocide. A normative account, Cambridge University, 2010.
    Compte-rendu par Daniel Acke (Vrije Universiteit Brussel)
  • Yervant Odian, Journal de déportation, Marseille, Parenthèses, 2010.
    Compte-rendu par Yves Ternon (Université Montpellier III)
  • Alexandra Oeser, Enseigner Hitler. Les adolescents face au passé nazi en Allemagne. Interprétations, appropriations et usages de l’histoire, Paris, Maison des sciences de l'homme, 2010.
    Compte-rendu par Anne Roche (Université Aix-Marseille)
  • Juger Eichmann, Jérusalem, 1961
    Par Amandine Grillo (Université catholique de Louvain)
  • Nancy Berthier, Fidel Castro. Arrêts sur images, Paris, Ophrys, 2010.
    Compte-rendu par Vicente Sánchez-Biosca (Université de Valence)
  • Emilio Crenzel (dir.), Los Desaparecidos en la Argentina. Memorias, representaciones e ideas (1983-2008), Buenos Aires, Biblios, 2010
    Compte-rendu par Nadia Tahir (Université Paris IV-Sorbonne)
  • Pierre Guyotat, Tombeau pour cinq cent mille soldats, Paris, Gallimard, 1987.
    Compte-rendu par Yann Sarrat (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II)

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